Ils sont 23, formés, presque dressés, depuis l'enfance à affronter debout le Vent interminable et insoutenable qui parcours le monde. Ensemble, ils forment la 34ème Horde du contrevent, la Horde qui cherche à atteindre l'Extrême-Amont, la source de tous les vents. Partis à pieds d'Aberlaas, en Extrême-Aval, ils vont lutter, comme tous ceux qui les ont précédés, contre le Vent, sous toutes ses formes connues, et espèrent découvrir en chemin celles qui ne sont pas connues.

La Horde du Contrevent d'Alain Damasio pèse ses 704 pages qui défilent comme un compte à rebours, chaque page nous rapprochant de la fin plutôt que nous éloignant du début, comme une image de la progression de la Horde vers son but (du moins, dans sa version folio).

Je conseille fortement la lecture de ce livre, écrit quasi exclusivement à la première personne... avec à peu près 23 premières personnes différentes !
On suit en effet la Horde dans sa progression vers l'Amont, mais aussi dans ses doutes, ses certitudes, ses joies, ses peines... Et on les aime, tous, un peu, au fur et à mesure de ce qu'on découvre sur eux, sur leur histoire personnelle, sur leurs attentes et ce qu'ils comptent trouver dans le légendaire Extrême-Amont.
Le style est "riche" et chacun possède son rythme, sa manière de vivre qui transparait chaque fois que son tour arrive.
Le vocabulaire aussi s'adapte à chaque personnage puisqu'aucun n'utilise vraiment les mêmes expressions qu'un autre, chaque individu qui compose cet ensemble est unique dans sa manière de (se) raconter ce qui l'entoure. Tout au long du livre se déroule aussi un nouveau champ lexical, celui du Vent. Car le Vent n'est pas celui que nous le connaissons, il est presque un autre personnage, qui est là pour mener la vie dure à la Horde et qui apporte une bonne partie du Mystère : d'Où vient-il ? et surtout, Qu'est-il ?
Car la quête de la Horde est aussi la compréhension de la nature du Vent, et on découvre en même temps qu'eux toute une "philosophie", une autre façon de faire tourner le monde, ce livre pourrait presque être le support d'une nouvelle religion !
Le seul petit point moins positif est la manière d'amener la fin de l'histoire. Bon, ok, qu'est-ce que 2 pages sur 700 ? Mais je trouve regrettable le petit creux avant un final à la hauteur du reste de l'aventure.